La Révolution Réglementaire Financière des Émirats

La Nouvelle Loi Financière des Émirats Renforce le Pouvoir de la Banque Centrale, Amendes jusqu'à 1 Milliard de Dirhams Possibles
Les Émirats Arabes Unis ont introduit une nouvelle réglementation financière complète qui augmente considérablement les pouvoirs de la Banque Centrale et renforce les exigences pour les institutions opérant dans le secteur financier. La Loi Fédérale-Décret n° 6 de 2025 ne s'applique pas seulement aux secteurs bancaires et d'assurance traditionnels, mais englobe également les entreprises fintech, les plateformes technologiques, les fournisseurs de systèmes de paiement, et d'autres acteurs financiers. L'objectif de cette nouvelle législation est d'assurer la stabilité financière, de renforcer la protection des consommateurs, et d'élever la lutte contre le blanchiment d'argent et la fraude financière à un nouveau niveau.
Intervention Réglementaire Renforcée et Amendes Record
Peut-être l'aspect le plus significatif de la nouvelle loi est-il l'extension des capacités d'amende. Dans certains cas, les amendes administratives peuvent atteindre jusqu'à dix fois la valeur de l'infraction, avec un plafond s'élevant à 1 milliard de dirhams. Cela donne à la Banque Centrale une liberté sans précédent pour traiter les violations réglementaires. De plus, l'autorité réglementaire peut déduire l'amende du compte de la partie impliquée même avant un jugement de tribunal et, dans l'intérêt de la transparence et de la discipline du marché, peut également rendre publics les détails des amendes et des règlements.
"La Banque Centrale a reçu des griffes longues et aiguisées avec cette loi," a déclaré un expert juridique. Pour les institutions financières, cela signifie que des systèmes de conformité plus robustes seront nécessaires, en particulier pour prévenir le blanchiment d'argent, améliorer l'identification des clients (KYC), et renforcer la responsabilité.
Opportunité d'Intervention Précoce dans les Situations de Crise
La nouvelle réglementation permet à la Banque Centrale d'intervenir aux premiers signes de difficulté. Si une institution montre des signes de détresse financière, la banque centrale peut exiger des actions correctives, un renouvellement de capital, des prescriptions de liquidité, et peut même remplacer les membres du conseil d'administration ou prendre le contrôle total si nécessaire. L'objectif n'est pas seulement la gestion de crise mais la prévention.
De plus, la loi renforce le rôle de la banque centrale en tant qu'autorité nationale de gestion de crise. Cela inclut le pouvoir de remplacer la direction, récupérer les actifs, restructurer les cadres de capital, ou vendre des actifs—le tout visant à assurer le fonctionnement continu des services financiers clés.
Plateforme Unifiée de Protection des Consommateurs : Sanadak
La nouvelle réglementation ne resserre pas seulement les mesures contre les institutions financières mais renforce également les droits des consommateurs de détail. La plateforme Sanadak, introduite en 2023, opère désormais comme un centre unifié de plainte de protection des consommateurs, couvrant non seulement le secteur bancaire mais aussi les questions d'assurance.
Sanadak (qui signifie "Votre Soutien" en arabe) permet aux consommateurs de déposer des plaintes concernant des prêts, des cartes de crédit, des frais, des rejets de demandes d'assurance, ou des retards administratifs—soit en ligne, soit via une application mobile. Le processus de règlement des différends en trois étapes commence par un traitement institutionnel, suivi d'un recours à la plateforme Sanadak, et enfin, la décision d'un comité judiciaire spécial. Pour les différends inférieurs à 100 000 dirhams, la décision du comité est finale et contraignante.
Incorporation des Principes ESG dans les Opérations de la Banque Centrale
La Banque Centrale a désormais l'autorisation légale d'intégrer les principes ESG (Environnementaux, Sociaux, et de Gouvernance) dans ses opérations, en alignement avec les lignes directrices mondiales sur la durabilité. Selon la nouvelle loi, les objectifs de la banque centrale incluent la promotion et le soutien des pratiques financières durables—que ce soit dans la protection environnementale, la responsabilité sociale, ou les normes de gouvernance d'entreprise.
Un An pour Se Mettre en Conformité—Mais l'Horloge Tique
À partir de l'entrée en vigueur de la loi, les institutions financières et les participants du marché ont un an pour se conformer aux nouvelles exigences—bien que des extensions puissent être accordées dans certains cas. Les avocats soulignent que les participants non licenciés doivent rapidement clarifier s'ils relèvent désormais de la réglementation de la banque centrale. Les banques doivent revoir leurs systèmes anti-blanchiment d'argent, processus KYC, et mécanismes de reporting.
Cette obligation de conformité affecte les prestataires de services financiers numériques, les prestataires de services d'actifs virtuels, ainsi que les institutions financières islamiques, qui doivent désormais se conformer à la supervision de la Haute Autorité de la Charia.
Résumé
La loi financière de 2025 inaugure une nouvelle ère pour le système financier des Émirats. L'expansion des outils administratifs, l'opportunité d'intervention précoce, l'unification du traitement des plaintes des consommateurs, et l'intégration des objectifs de durabilité visent tous à rendre le système financier du pays plus stable, transparent, et sécurisé—non seulement pour les participants du marché mais aussi pour le public. Le message de la nouvelle loi est clair : les Émirats sont prêts pour les défis financiers modernes, et la réglementation ne fait pas que réagir mais anticipe.
(Source : Extension des pouvoirs de surveillance de la banque centrale.)
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