Étudier à l'étranger : Entre rêve et désillusion

Retour au bercail ou adaptation : Pourquoi les étudiants des Émirats arabes unis abandonnent leurs études à l'étranger
Aux Émirats arabes unis, le rêve de nombreux jeunes devient réalité lorsqu'ils ont l'opportunité d'étudier à l'étranger. Une université prestigieuse, un environnement international, de nouvelles expériences - tout cela semble promettre un avenir radieux. Pourtant, de plus en plus d'étudiants rentrent à mi-parcours, non pas pour des raisons financières ou d'échecs académiques, mais simplement parce qu'ils ont le mal du pays.
Le mal du pays n'est pas juste un sentiment passager
Bien qu'il soit facile de le balayer d'un revers de main en affirmant "tu t'y habitueras", les experts disent que le mal du pays peut avoir des conséquences graves. Il ne se manifeste pas seulement émotionnellement - tristesse, solitude, isolement - mais peut aussi affecter la concentration, la motivation et même provoquer des symptômes physiques. Tout cela nuit aux performances académiques et peut finalement conduire un étudiant à abandonner et retourner dans son environnement familier.
Le problème touche particulièrement les jeunes qui grandissent aux Émirats, qui, pour la première fois de leur vie, se retrouvent loin de leurs familles, amis et repères culturels. Selon les psychologues locaux, ces relations définissent significativement leur identité, et perdre ou se distancer de ces relations peut déclencher une véritable crise identitaire.
Pourquoi ne sommes-nous pas préparés mentalement ?
Lorsqu'un étudiant part à l'étranger pour étudier, l'accent est généralement mis sur les tâches administratives : obtenir un visa, les papiers d'admission, trouver un logement, et les exigences académiques. Peu d'attention est portée à la manière dont ils réagiront émotionnellement au changement d'environnement. Souvent, même les parents se préoccupent uniquement de fournir un soutien financier et négligent la préparation émotionnelle.
Cependant, les experts affirment qu'il vaut la peine de discuter à l'avance avec l'enfant des sentiments qu'il pourrait ressentir loin de chez lui. Il est essentiel qu'il ne se sente pas faible s'il éprouve de la tristesse ou du désespoir durant les premières semaines et mois. Des conversations honnêtes, un soutien émotionnel, et des attentes réalistes peuvent aider à s'assurer que l'étudiant ne renonce pas prématurément.
La responsabilité des universités
Fournir un soutien émotionnel n'est pas seulement le devoir d'une famille. Les universités - qu'elles soient aux Émirats ou à l'étranger - ont également un rôle à jouer dans la facilitation de l'intégration. Certaines institutions ont reconnu la gravité du problème et ont mis en place des programmes tels que :
Formation à l'adaptation culturelle,
Programmes de mentorat avec des étudiants plus âgés,
Groupes de soutien avec d'autres étudiants internationaux.
Ces initiatives peuvent aider les nouveaux venus non seulement à comprendre le système académique mais aussi à construire un nouveau réseau de relations sociales, réduisant ainsi l'anxiété due au mal du pays.
Le revers de la communication numérique
Les réseaux sociaux nous permettent désormais de rester en contact avec les amis et la famille à tout moment. Cependant, cela n'est pas toujours un avantage. Le sentiment constant de "manquer quelque chose", évoqué par les images de fêtes, de dîners en famille ou de rassemblements d'anniversaire vues sur Instagram, peut facilement amplifier le sentiment de solitude. Après un appel vidéo, beaucoup d'étudiants peuvent se sentir encore plus seuls, réalisant qu'ils manquent quelque chose qui faisait autrefois partie de leur vie.
Il est donc essentiel pour les membres de la famille et les amis restés au pays de prêter attention à la manière dont ils communiquent avec l'étudiant à l'étranger. Un message de soutien comme "nous sommes fiers de toi, continue comme ça" signifie bien plus que de dire "tu nous manques, reviens à la maison".
Solutions possibles
Faire face au mal du pays n'est pas un processus en une étape. C'est une procédure complexe qui peut être étayée par des facteurs tels que :
Préparation mentale : Consulter des psychologues même avant le départ.
Engagement communautaire : Rejoindre des clubs étudiants, faire du bénévolat, pratiquer des sports.
Contact régulier mais réfléchi avec la maison : Un ou deux appels par semaine, en évitant de discuter chaque petit détail.
Attentes réalistes : Inutile de se faire des amis immédiatement ou de s'adapter parfaitement - cela prend du temps.
Patience avec soi-même : Important que l'étudiant ne se blâme pas s'il rencontre des défis.
Conclusion
Le mal du pays est un problème réel qui ne peut être balayé d'un revers de la main. Pour les jeunes des Émirats arabes unis étudiant à l'étranger, le détachement peut être particulièrement difficile, car beaucoup font face à une séparation de leur environnement familier pour la première fois. Une préparation émotionnelle appropriée, des systèmes de soutien des universités et des attitudes conscientes des membres de la famille jouent un rôle crucial pour s'assurer que ces jeunes ne rentrent pas prématurément chez eux mais trouvent leur place dans le nouvel environnement - et réalisent finalement leurs objectifs.
(Source : Basé sur les témoignages de parents et d'experts.) img_alt : Fille nerveuse et déprimée.
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